Ces notions sont parfois utilisées de façon similaire. On peut pourtant les approfondir et apporter des nuances.

La coopération introduit une notion de vivre ensemble, ce qui implique de définir des objectifs, de prendre des décisions en groupe.

La place de chacun va être identifiée par la communauté. La collaboration quant à elle, présuppose que l’objectif est identifié, peu importe l’environnement.

Chacun pourra dès lors apporter, selon ses moyens, sa contribution en s’insérant dans le collectif de réalisation. La démarche collaborative amène à la satisfaction de chacun d’avoir participé à un projet. La coopération évoque un écosystème cherchant son équilibre pour répondre aux besoins de tous.

Le mouvement coopératif

L’histoire du mouvement coopératif illustre cette notion de coopération.
Les coopératives sont nées avec les ouvriers de métier au début du XIXe siècle. Cela permettait notamment de répondre au besoin de sécurité sociale des membres. Dans l’entre-deux-guerres, le mouvement a étendu sa vision communautaire à la société dans son ensemble.

Dans le système économique concurrentiel, le mouvement coopératif s’est ensuite concentré sur l’organisation du travail. Suite à la crise financière de 2008 et ses conséquences sociales, la loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS) est adoptée, reconnaissant ainsi les spécificités de cette approche.

Le développement de l’économie sociale et solidaire

L’adoption de la loi sur l’ESS s’intègre dans un mouvement plus large d’économie sociale.

Par ailleurs, suscité par le mouvement coopératif, collaboratif. Cette loi reconnaît et encadre toutes les sociétés de l’ESS : les coopératives, associations, mutuelles et fondations. Mais elle étend également ce statut légal aux sociétés commerciales qui poursuivent un objectif d’utilité sociale, intègrent une gouvernance démocratique et réinvestissent la majorité de leurs bénéfices.

Le Mouves définit l’entrepreneuriat social comme « une manière d’entreprendre qui place l’efficacité économique au service de l’intérêt général. Le profit devient un moyen, et non une fin en soi. »

La nature humaine, ses aspirations

Bien que des comportements asociaux puissent être observés, la plupart des humains ressentent le besoin de relations enrichissantes et épanouissantes. Afin de pouvoir cultiver leur esprit, prendre plaisir à la réalisation de projets, ils doivent disposer de la sécurité matérielle.

Le temps libre ainsi que le travail, peuvent alors contribuer à l’épanouissement social de chacun.

Les systèmes économiques doivent dans l’idéal offrir à chacun la possibilité de répondre à ses aspirations sociales. L’organisation coopérative a expérimenté un mode relationnel qui va être bouleversé par l’arrivée des nouvelles technologies.

Les apports des nouvelles technologies

L’apparition des nouvelles technologies a ouvert de nouvelles perspectives quant aux possibilités de coopération et de collaboration. Le mouvement du logiciel libre en est un exemple marquant.

En effet, ce modèle offre la possibilité à chacun de participer à des projets suivant ses centres d’intérêts et avec enthousiasme. Cette approche du travail est typiquement collaborative.

Pekka himanen l’analyse : « l’éthique hacker devient une expression qui recouvre une relation passionnée à l’égard du travail, laquelle se développe à notre âge de l’information. » Ce travail du temps libre, non rémunéré, constitue une innovation sociale. Celle-ci est « susceptible d’avoir une portée qui dépasse largement les limites de l’activité informatique. »

D’autres innovations apparaissent avec le web 2.0, telles que la finance participative. De nouvelles façons de développer le lien social sont expérimentées. Le métamoteur de recherche Lilo.org “offre” par exemple une partie de ses revenus publicitaires à des associations, au choix de chaque usager.
L’économie numérique basée sur la dématérialisation des échanges, permet elle aussi de nouvelles expériences.

Le COOPEK par exemple, monnaie numérique collaborative adossée à l’euro, a pour ambition d’inciter les échanges nationaux à valeur sociale et solidaire. Elle permet également un financement inter-entreprises d’achat ou d’investissement à taux zéro.

La démarche collaborative

La société Yieloo, dans ce contexte d’innovation sociale, propose une suite logicielle en ligne intra’know, qui permet d’accompagner une démarche collaborative globale au sein des différents types de structures.
Intra’know est le support de la production, du suivi et du partage de l’information entre collaborateurs à travers l’espace grâce à l’Internet, mais aussi à travers le temps afin de la transmettre à ses successeurs.

Des acteurs de l’ESS : ESAT, coopérative agricole, APEI, GHT, de l’ADSEAM, de la MACIF, capitalisent ainsi leur travail grâce à intra’know.

La collaboration visant avant-tout à faire interagir les uns avec les autres, les relations humaines ne doivent pas être négligées. Il existe des démarches permettant de mesurer la maturité des collaborateurs d’une société. Humanum Est partenaire de Yieloo offre notamment un outil permettant de « mesurer le niveau d’engagement et d’implication des salariés pour accroître la coopération. » L’objectif étant « de cerner les éléments à mettre en mouvement pour une implication humaine qui influence la performance de l’entreprise. »
Forts de tous ces outils, numériques et humains, chacun peut s’impliquer et s’épanouir dans ses activités, intégrant ainsi les technologies dans le développement humain de notre société.